C’était un joli roman de Michel Boujut. « Amours américaines » (Le Seuil, 1986). L’odyssée nostalgique et sentimentale d’un journaliste français dans le sud des Etats-Unis. En faire un film, c’était marcher sur les traces du « road movie » aujourd’hui en perte de vitesse. On a bien l’impression qu’Elie Chouraqui s’essouffle à la rattraper en envoyant Richard Anconina de Chicago à Kansas City, sur la piste du jazz et des romanciers yankees. A la recherche d’Helen, il rencontre l’attachante Laurie (la très belle, très émouvante Wendy Visser). C’est filmé comme un reportage : rues désertes, enfants noirs, soleil rouge…
L’Amérique profonde comme si vous y étiez ! Mais on ne peut s’empêcher de penser que c’est le genre de films où le plus agréable fut sans doute le tournage. On imagine que les deux compères, Chouraqui et Anconina, ont dû en profiter un maximum. Qu’en reste-t-il sur l’écran ? Une peinture juste et forte du désarroi d’un voyageur égaré, se heurtant à l’hostilité sourde ou franche des autochtones. Une rencontre avec un jazzman noir. Des couchers de soleil. Une partition de Michel Jonasz.
Sympa, sans plus.